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Qui veut gravir la montagne commence par le bas

2 décembre 2011

Préoccupation

"Tout le monde sent que l’Europe arrive à un tournant décisif. C’est le moment de s’interroger sur le sens de la chose. Pour cela, il convient de prendre de la distance, disons quelques milliers de kilomètres. La scène se passe dans un café de Lahore, au Pakistan. Après avoir écouté les questions de son visiteur allemand, le Pakistanais commence à interroger son hôte sur son pays. Un sujet l’intéresse tout particulièrement. Les Allemands ne sont-ils pas des ingénieurs réputés ? Oui. Ne sont-ils donc pas capables de construire des armes ultra performantes ? Oui, peut-être. "Alors pourquoi est-ce que vous n’avez pas la bombe atomique ? Les Français et les Britanniques l’ont. Comment pouvez-vous accepter que d’autres l’aient et pas vous ?"

Pour ce Pakistanais, le fait que l’Allemagne ne se préoccupe même pas de se doter de l’arme nucléaire est une aberration. Pour lui, le voisin qui possède le feu nucléaire est l’ennemi héréditaire, l’Inde. Pour nous, c’est la France et nous nous fichons bien de son arsenal nucléaire. Nous ne nous préoccupons pas des armes de la France mais de sa notation et ce qui nous inquiète n’est pas de la voir monter mais descendre. Ce raisonnement va à l’encontre de plusieurs siècles d’histoire. Pour 90% de l’humanité, un tel environnement politique relève de l’inimaginable.

Dans la politique post-héroïque, pauvre en hormones, dévelopée par les Européens ces dernières décennies est bien plus que la simple conséquence d’un passé guerrier. Il s’agit d’une nouvelle façon de vivre ensemble, de relier les peuples et les Etats. La crise précipite aujourd’hui cette expérimentation sur un nouveau terrain : l’économie et la finance. Pour décrire cette forme de vie commune, il existe une image très sage, sentimentale et Helmutkohlesque mais parfaitement adaptée : l’Europe est une famille."

Citation d'un article traduit depusi  l'allemand : ici

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22 juillet 2011

Déborder

Rencontrer des nouveaux copains, une nouvelle amie. Vivre un mois avec elle, avec eux. Retrouver la France dans leur argot. Prendre des millions de photos à quatre mains. Découvrir la musique roumaine. La subtilité de la langue. Planer comme une dingue dans Harry Potter en langue transylvaine. Découvrir Bucarest à l’aube. Se prendre des cuites mémorables. Epuiser ses poumons de tabac. Débattre sur le sens de la vie jusqu’à 11H du mat. Dire au revoir aux copains qu’on reverra. Et aux autres. Rire. Pleurer. Faire la queunnasse. Transiter par l’hôpital et les volontaires le temps d’une escale. Chialer comme une merde devant des lettres écrites à l’arrache en langues d’ailleurs. Revenir chez moi, dans un appart vide pourtant tellement rempli de ma vie, de mes vies. Redécouvrir Paris comme on retrouve un vieux complice. S’extasier devant les trottoirs dégagés et les bagnoles bien rangées, devant les arbres, les immeubles finalement inaugurés. Etre à la ramasse. Parler roumain aux gens dans le métro. Planer complètement. Etre en avance. Déménager. Déballer. Remballer. Organiser. Etre totalement paumée mais dans une mollesse enivrante. Se raccrocher à son bouquin fétiche. Celui des moments où les repères tanguent.  Retrouver tous les repères qu’on avait foutu aux chiottes exactement à leur place. Faire la fête. Rencontrer le Paris du petit matin, à l’odeur de croissants chauds. Surméga kiffer cette ville. Passer de la complication à la simplicité. Essuyer des galères. Prendre des nouvelles des voisins. Enchainer les potes. Retrouver une Communauté agrandie, dépoussiérée, vieillie, rajeunie, dotée d’un futur marié. Revoir le Arthur de mes 18 ans. Ne pas en revenir. Partir à Lyon, continuer le tour de ma vie. Planer intégralement de bonheur. Avoir un grand soleil dans le cœur.

3 mai 2011

Sens

J'ai écrit cela il y a un moment, je ne sais même plus quand exactement. Et tout ça continue de faire sens. "Individu vs groupe, individu vs société. Je suis vraiment le cul entre deux chaises, le groupe me rend dingue mais j'assume pas de ne pas en faire partie. Les individus c'est primordial, c'est le vrai, la souche, le fond, la base. Après, de là à en déduire qu'au delà des individus il n'y a rien, j'y arrive pas, et probablement que ce "je n'y arrive pas" est à l'origine même de ma situation branlante, une amoureuse des individus qui ne peut pas, quelquepart, se passer d'un semblant de groupe. En creusant plus, je dirais presque qu'on touche à mes fondamentaux, Dieu. Dieu que je sens comme le tout de l'humain, qui serait le tout de Merleau-Ponty, "plus que la somme des parties", l'ensemble, la destinée humaine que je ressens comme une, une responsabilité de notre devenir commun partagée en 6,5 milliards d'humains. Ce tout qui, la seule journée où j'ai douté de son existence, m'a dévastée comme jamais. Le sens en fait, Dieu pour moi c'est le tout, et le tout c'est l'essence du sens. Cette évidence qui me vient pour le coup de je ne sais où, a eu besoin de me rétamer l'âme pour me faire savoir qu'elle était là."

23 avril 2011

Vacances

Désolée pour cet arrêt des programmes prolongée, mais je voyage beaucoup, je me suis organisé une méga teuf d'anniversaire, j'ai rencontré et largué un mec, tout ça prend du temps, et puis mes parents arrivent cette après-midi pour une semaine. Donc je ne vais pas revenir dans la seconde voilà. Pourtant j'ai au moins deux billets cools sous le coude, mais pas eu assez la motivation de les terminer. Patience... et Joyeuse Pâques à tous !

4 avril 2011

Priceless

A mes amis les quadrupèdes qui, comme je le disais au début de mon séjour ici sont parfois adorables, et parfois grave flippants. Et c'est vraiment un méga sujet ici en vrai, limite guerre civile. Entre ceux qui leur donnent à bouffer à tous les coins de rue et les cyclistes qui en peuvent plus de se faire bouffer les mollets... Merci à mon frère, qui a su dénicher cette pépite.

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20 mars 2011

Ambassade

C'est marrant ce truc avec les ambassades... Je me rends compte que c'est un truc auquel je fais assez gaffe finalement. La connexion avec mon pays toussa toussa. Quand j'étais en Bolivie j'ai à la fois craché à mort sur le consul de Cocha qui était un empoté de première, mais je me souviens que l'ambassade à La Paz, et particulièrement l'ambassadeur, avaient carrément géré le steak quand le grand-père de Cathy était mort subitement sur place. En Afrique je me souviens plus très bien, juste que papa était îlotier (les gars qui sont responsables d'un quartier et qui font relais de l'ambassade pour informer en cas d'embrouille), et que le jour où Yaoundé s'est enflammée contre les blancs pendant le mondial 98 (une sombre histoire d'erreur d'arbitrage qui nous a valu un certain nombre de pierres qui ont détruit les vitres de la voiture, situation qui a généré pour chacun un certain traumatisme passager, je dois bien le dire), il avait déjà les infos avant qu'on revienne à la maison. Ici j'ai pas trop de contacts avec l'ambassade. Aucun en fait, mais je vais très souvent à l'Institut français qui est grave cool.

Non, je vous entretiens de ce sujet parce que comme beaucoup j'imagine, j'ai les yeux rivés sur mon écran depuis des jours suivant à la fois la Libye et le Japon, et cet aprem je suis tombée là dessus*. Et cette colère contre la France quand on est dans la merde à l'étranger, je l'ai tellement ressentie en Bolivie contre mon consul que je comprends trop. Les informations toujours à la ramasse ou en retard, les conseils niveau sécurité qui ressemblent à ceux que les russes donnaient à leurs ressortissants au moment des émeutes dans les banlieues (on était en guerre civile pour les médias russes...). Bref, si on les écoutait on partirait nulle part.

Bon je tempère mon jugement... Je viens de regarder la page Roumanie, par curiosité, et bon, même s'ils dramatisent toujours un peu les pickpocket toussa (le métro et le RER à Paris c'est sympa dans le genre aussi),   ils  sont surtout dans le juste : les trucs les plus importants à savoir (c'est à dire que l'on ne sait pas quand on débarque en Roumanie depuis la France) c'est : si on te chope avec de la drogue, même douce, tu prends un gros tarif (parfois de la prison ferme et longtemps), et d'autre part, attention aux ours qui défoncent les randonneurs. Je déconne pas, y a vachement d'ours en Roumanie, et si on va se balader dans les montagnes sans le savoir ça peut  ne pas être cool du tout. Certains de nos potes nous ont donné des conseils élémentaires du type mettre la nourriture très loin de la tente. Bref. Voilà. A la base je voulais parler de cet article de ce pauvre gars vénère contre l'ambassade au Japon. Comme quoi les services diplomatiques français ça dépend vraiment des pays et des situations. Vous pouvez éteindre votre ordinateur et reprendre une activité normale. A tchao bon dimanche !

*Pour être complètement objective, j'ai été voir la page de l'ambassade de France à Tokyo qui précise que l'ambassade reste ouverte. Donc ? Mais je ne doute pas du ressenti de ce monsieur, ni de la ligne téléphonique qui répond pas tatatata... J'imagine parfaitement.

17 mars 2011

Et un joyeux quart de siècle !

Non, moi je dis ça je dis rien. Je vais avoir 25 ans dans un mois et des brouettes. Il se trouve que par le heureux (?) hasard de la vie, je suis née le 28 avril 1986. Soit 2 jours exactement après l'explosion du réacteur n°4 de la centrale de Tchernobyl en Ukraine. Je le sais depuis 1996. Parce que ce jour là, j'étais devant ma télé à regarder les infos avec mon papa, j'attendais mes dix ans comme on attend Noël, donc je savais très bien quel jour on était. On était le 26 avril, et Tchernobyl fêtait comme moi son dixième anniversaire. Du coup mon papa m'a raconté, le nuage qui s'arrête à la frontière, la pluie qui tombait le jour où il est parti à la maternité tout ça... Et puis du coup Tchernobyl c'est un peu resté un truc que je connais un peu mieux que la moyenne des gens lambda. J'ai lu quelques bouquins, j'ai un peu farfouillé. C'était le seul truc, avec la révolution orange que j'étais capable de sortir comme connaissance à propos de son pays à ma pote volontaire ukrainienne.

Bon, entre temps je me suis bien laissée imprégner par les convictions écologistes de mon paternel, mais d'un autre côté j'ai fréquenté des X (polytechniciens pour les non initiés) depuis un petit paquet d'années maintenant. Et eux aussi ils ont un beau discours, tous le même d'ailleurs c'est assez marrant. Le nucléaire est une énergie d'avenir, saine pour la planète grâce à la technologie que les petits génies conçoivent derrière leurs ordinateurs. Bon. J'ai jamais trop su quoi choisir entre ces deux camps qui sortent tous des arguments d'autorité, basés à la fois sur la science et sur la philosophie, auxquels bien sûr les ignares comme moi ne comprennent rien. Les tenants du progrès contre les défenseurs du principe de précaution... Ceux qui disent que l'Ukraine en URSS c'est pas l'EPR à Toulouse, ni la perfection des ingénieurs français ou japonais et tu-comprends-rien-ça-n'a-rien-à-voir.

Bon. Ben maintenant je sais. A force de jouer aux apprentis sorciers on va finir par faire des trucs vraiment complètement barrés. Deux catastrophes qui condamnent pour des centaines, voire des milliers d'années une partie de la surface de la Terre... En 25 ans ! Non, sérieux ?

11 mars 2011

Soleil

Aujourd'hui, pour la première fois depuis le mois de novembre, j'ai eu chaud avec mon manteau... Et puis du soleil dans les yeux ça met du soleil dans la tête hein ?

Pour la peine, une chanson que j'aime énormément... Le son est mauvais, mais dans ce pays la version de la bande originale de O' brother est indisponible. Keep on the sunny side of life, the good spirit...

 

10 mars 2011

Humeur du soir, pétard.

Instantané Franckesque.

"Vous m’auriez vue en parler avec mes copines en fumant des clopes pas plus tard que lundi c’était abusé, les grands sourires niais, les gloussements débiles et les gros scénarios… la Marie des grands jours, complètement barrée. Pis là c’est la même chose en mode inverse. La Marie des très mauvais jours, qu’en est pas encore à faire une crise m’enfin qui annulerait bien tout histoire de pas avoir à se colletiner tout ce merdier qui est en fait juste MOI. Marre de moi, mais d’une force…"

8 mars 2011

Mărţişor

 Aujourd’hui c’est le 8 mars… Et le 8 mars, tout comme le 1er mars n’est pas une date comme les autres en Roumanie. C’est l’arrivée du Printemps (même s’il caille encore grave, au moins ya du soleil) et elle est fêtée dignement. Aujourd’hui c’était le jour d’offrir des fleurs… Vous imaginez pas dans le métro ce soir, trop marrant… Toutes les nanas avec des montagnes de boites et de bouquets. J’ai moi aussi eu ma petite récolte, c’est assez cool comme tradition je dois dire. Et puis le 1er, on offre aux jeunes filles et aux femmes des bracelets en général très fins et tressés de fils rouges et blancs, le fil rouge symbolisant l’Hiver et la rougeur de l’âtre, et le fil blanc signifiant la pureté du Printemps et du renouveau. Ces bracelets sont souvent accompagnés d’une petite connerie très kitch en général (genre j’ai eu deux Titi (cool) et une étoile dorée (très moche)) qui dans la tradition est un porte bonheur pour le nouveau printemps qui arrive.

Felicitari_Martisor

Ici le 1er et le 8 mars, c’est un peu comme la journée de la femme en Bolivie ou le premier de l’an chez nous. On « souhaite » vraiment un bon printemps par ces présents. Du coup les rues sont envahies de marchands de conneries...

martisor1

Ce bracelet est donc nommé « mărţişor » (prononcez martsichor) et est évidemment dérivé du nom du mois de mars (Martie en roumain), qui comme vous le savez est également le nom du dieu romain de la guerre (le rapport avec le printemps, me demandez pas…). Cette tradition remontrait aux ancêtres des Romains, les Daces, peuple dont sont issus les roumains. Voilà ce que j’ai pu glaner sur internet à propos de l’origine de cette tradition : « Les légendes liées l’apparition du mărţişor sont très anciennes et très diverses. L’origine du mot « mărţişor » vient du latin et fait référence au mois de mars. Tout aurait commencé à l’époque des Daces, lorsque les parents offraient aux enfants une pièce de monnaie que les petits attachaient au cou ou à la main. Le matériau dont était faite la pièce (or, argent ou bronze) montrait la catégorie sociale de la personne qui la portait. On y attachait également un fil tressé de laine ou de chanvre rouge et blanc. Selon la tradition, la pièce était censée porter bonheur tout le long de l’année à son propriétaire et le protéger du mal et de la maladie. Les deux couleurs symbolisaient, elles, la lutte entre le bien et le mal ou entre la vie et la mort. »

Au niveau des légendes yen a vraiment à la pelle, mais je vais vous raconter ma préférée :

Le 1er mars, le Printemps se baladait pénard dans la forêt, et il voit un perce-neige qui galérait à sortir de la grosse couche de poudreuse. Ni une ni deux il se précipite et  dégage la petite fleur trop chou. Là bien sûr, l’Hiver arrive et il est trop vénère, alors il envoie le vent glacial qui gèle le petit perce-neige. Mais le Printemps a décidé qu’il protégerait sa petite fleur coûte que coûte alors il lance toutes ses forces dans le froid et il réchauffe autant qu’il peut la petite fleur, tellement que ses mains saignent et qu’une goutte de son sang tombe sur la fleur que revient à la vie (ouf hein ?!, le côté non obscur de la force…). Bref, du coup c’est comme ça que le Printemps a défoncé l’Hiver et que le mărţişor est né, symbolisant à la fois le sang sur la neige et le triomphe du Printemps sur l’Hiver. Elle défonce ma petite légende non ? Yen a des tonnes d’autres en plus…   Pour ceux qui veulent en savoir plus, c’est .

PS : Je viens de lire cet article de Virginie Despentes (personne que je trouve fort intéressante, j'ai dit personne hein, je l'ai jamais lue encore) à propos du roman de De Beauvoir dont je vous parlais ici même en janvier. Trèèèès intéressant. Surtout que depuis je me suis mise à lire Camus :D

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Qui veut gravir la montagne commence par le bas
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