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Qui veut gravir la montagne commence par le bas
19 août 2010

First week

Oui je sais, mes posts sont intitulés en anglais. Non je ne cède pas à la mode du franglais. Je suis à la sauce spaenglishfrancoroumain moi. Donc je vous préviens d’avance, ils pourront être en roumain, en espagnol et en français aussi. Alors, par où commencer.

Il fait chaud. Genre vous n’avez jamais eu chaud comme ça. Même dans mes souvenirs d’Afrique j’arrive pas à me rappeler que c’était tellement hard. Et le pire c’est qu’on va avoir un hiver avec le même degré d’extrémité, genre trois mois de neige, dans un appart teeeeeellement bien isolé. Ca donne envie hein ? Bon allez, je vous donne les petits détails plus intéressants.

Pourquoi je suis là déjà. Je fais un SVE (Service volontaire européen), en Roumanie, à Bucarest (la capitale pour ceux qui ont vraiment la flemme de la géographie). Je bosse dans une asso qui se nomme ACTOR. Asociatia Culturala pentru Teatru si Origami din Romania pour les intimes. Cette association se bouge pas mal pour donner un peu de bon temps aux enfants qui en ont besoin. On suit trois hôpitaux, un pour les tuberculeux qui fait aussi office d’orphelinat et de centre pour les enfants avec un retard mental, un autre pour les pathologies plus lourdes comme le cancer où les enfants sont dans des lits et souvent ne peuvent pas bouger, et un troisième où je n’ai pas encore été.  Je sais pas si vous avez entendu d'ailleurs mais ya un service pédiatrique d'un hôpital de Bucarest qui a explosé il y a trois jours, trois enfants sont morts et tous les autres ont été transférés dans celui où on va bosser, je vous explique pas le bordel. On intervient aussi dans les écoles, sur différentes tranches d’âge, où on donne des cours/animations qui rassemblent marionnettes, origamis, chants, culture européenne etc. Voilà pour la présentation.

Niveau quotidien, c’est un poil différent. Le dernier groupe de volontaires dont il reste quelques survivants qui sont là jusqu’en octobre, s’est juste mortellement fighté avec la directrice de notre association. Genre vraiment. Genre grave. Du coup c’est bizarre d’arriver là-dessus parce qu’ils ont l’air d’en avoir encore gros sur la patate, les volontaires comme les mecs de l’asso. Je parlerai peut être plus tard de comment ça se passe vraiment, là je n’ai juste pas assez de recul. Cette nana, la directrice, semble vraiment impliquée dans son bazar, je pense qu’elle est réellement à fond, mais le choc des cultures doit être difficile à gérer pour tout le monde et parfois ça pète grave.

Exemple : son mari, Stefanita (prononcez Chtefanitsa) qui est notre « mentor », comprenez un pseudo tuteur qui s’occupe de tout le côté matériel de notre séjour, a toutes les clés de nos apparts (ya trois apparts de volontaires). Il rentre quand il veut pour faire des trucs dedans. Genre la privacy c’est inconnu comme notion ici. Vous me direz en Bolivie c’était pareil, le propriétaire a un droit de regard sur qui dort chez vous, mais voilà, la Roumanie c’est l’Europe, du coup je m’y attendais pas forcément. Notez d’ailleurs que juste comme ça d’emblée quand vous arrivez ici, d’un point de vue urbain, vous avez juste l’impression d’un gros mélange entre l’Espagne, la Bolivie et la France. Un métro hyper classe, trop moderne et qui pue pas (franchement ça mérite d’être noté), d’énoooooormes, que dis-je, de gigantesques complexes for shopping et en même temps des alignements incroyables d’immeubles en vrac, pas terminés, avec des vitres en guise de murs, just like in Bolivia, des barres communistes, des gipsy (comprenez Roms, un bisou à l’acide pour Sarko au passage) qui vendent les fruits à l’arrache dans la rue en doublant les prix pour les gringos, et d’énormes constructions démentes (le Palais de Ceausescu est le deuxième plus grand bâtiment du monde après  le Pentagone, c’est dire)…

Autre exemple : la laicité. Oui. Il se trouve que les mecs m’ont cuisinée quelque chose comme une demi-heure avant de me recruter, pour savoir si (oulala), en tant que française, j’étais en froid avec la religion. Ca tombe bien je fais partie des survivants du catholicisme en France. Mais les autres « frenchies » d’avant ont eu énormément de mal à bosser dans des groupes dirigés par des prêtres qui bénissent tout le monde avant de commencer les activités.

Personnellement, je crois que j’ai suffisamment voyagé pour connaître ce type de conflit, je dis pas gérer ni surmonter, mais bon, quelque part je ne saute pas en l’air dès maintenant. Ça viendra... ;)

Bon, et puis bien sûr il y a le roumain. C’est une langue latine donc je m’y retrouve, par contre ils ont des vocables de ouf… Genre trois A différents, des accents circonflexes à l’envers des t et des s cédilles… Je kiff et j’ai bien l’intention de progresser rapidement. Par contre, je vous avoue que quatre langues dans le cerveau c’est un poil too much. Mon cerveau is a mess. En arrivant il était configuré en espagnol, du coup comme on parle tous en anglais je foutais des mots en espagnol au milieu. Je suis avec deux volontaires espagnols, une lituanienne, une lettonne, une polonaise, et deux allemands. Donc je parle anglais avec eux, espagnol avec les espagnols, français dans ma tête et roumain pendant le boulot et les cours. So cool. So HARD. Parfois je bloque juste, et je sais même plus quelle langue je parle, je comprends tout mais pour me faire comprendre des autres c’est juste le bordel. Les espagnols sont morts de rire quand je commence un phrase en anglais pour la finir en espagnol, et quand je suis fatiguée, je parle en réflexe en français genre « ça déborde ! ».

Vient donc maintenant le moment de vous parler de mon chez moi, des mes coloc et des autres volontaires. Post spécial for that, to put pictures ;)

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