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Qui veut gravir la montagne commence par le bas
3 septembre 2010

Petit feedback...

… comme qui dirait l’un d’entre vous, qui se reconnaitra et que j’embrasse au passage. D’abord merci, parce que sans savoir vraiment pourquoi j’ai l’impression que ce blog est beaucoup plus lu que lorsque j’étais en Bolivie. En tout cas, j’ai énormément de retours, bons et moins bons comme à chaque fois… Et c’est gratifiant de savoir que vous êtes lu. Ma tentation première face aux mauvaises langues aurait été d’écrire un billet bien senti, en mode « si vous n’aimez pas ne lisez pas, c’est pas comme si vous n’aviez pas été prévenus. ». Ma seconde réaction aurait été de cesser d’écrire, et c’est la technique que j’ai adoptée à mon retour d’Amérique du Sud, en face des mêmes réactions. Pas assez de temps pour vivre ma vie si riche à ce moment là, et en même temps me prendre le chou sur des bêtises. Et là j’ai un peu le même problème, j’ai une vie qui déborde, qui me déborde et qui déborde le temps dont j’ai besoin pour tout faire, sachant que je peux rogner sur le budget-temps bouffe, mais pas longtemps sur le budget-temps sommeil par exemple. Depuis mon arrivée, je n’ai pas trouvé une minute pour lire, ni jouer de l’accordéon. J’ai quand même tenté de me tenir informée sur le bordel français mais je suis mauvaise sur le budget-temps consacré à l’apprentissage du roumain. Et finalement je ne gère pas trop mal le budget-temps consacré à mon blog, qui est quand même d’abord mon feedback personnel, et je l’assume totalement. D’accord vous trépignez encore sur les mariées et le vieux monsieur mais patience… Tout vient à point à qui sait attendre. J’ai moins le temps de me relire, de peaufiner mes lignes et de faire du joli comme j’aime. Mais en même temps j’en loupe tellement sur tout ce que je voudrais écrire…

Pour dire que j’apprécie vos participations aux uns et aux autres, sur ce blog ou ailleurs, et qu’elles vous ressemblent incroyablement. Parfois je suis surprise par ceux que je ne connaissais pas assez bien, mais chaque fois vos réactions à mon petit chapelet de prises de tête et de délires m’en apprend un peu plus sur moi, comme si à vous tous, vous étiez une synthèse parfaite de ce à quoi j’aspire. Je suis en train de vous faire une grande déclaration… Sourire coquin… Henri m’a dit au début de cette année « lire ton blog, c’est comme passer une mini soirée chez toi », et mec, tu m’as scotchée. C’est la meilleure définition qu’on m’ait jamais donné de ce petit lieu qui n’appartient qu’à moi mais qui serait triste s’il n’était pas partagé avec vous. Merci, donc, à vous tous, aux bavards et aux commentateurs, aux enthousiastes et aux passionnés, aux silencieux qui n’en parleront que l’année prochaine autour d’une bière, et même aux dubitatifs blasés.

Finalement, l’idée de cesser de vous écrire ne m’a jamais effleurée parce que je viens de capter un truc révolutionnaire, et pourtant vraiment bordélique. Je m’explique. Juste avant de partir, j’étais en plein milieu d’un carrefour. J’ai absolument pas tranché dans quelle direction je dois aller, mais j’ai dans l’idée que contrairement à avant, la vie me montrera bien assez vite comment ça s’passe. Le carrefour est simple : je prévois tout et je suis rassurée mais finalement ce que j’avais prévu se réalise rarement ce qui provoque de la frustration, ou je laisse les choses venir et je ne prévois rien, quitte à être bordélique, à la bourre, et surprise dans une situation inattendue potentiellement génératrice d’angoisse. Ce carrefour concerne absolument tout : ce que je fous de mes journées, les mecs, les amis, les études, le boulot, les rencontres………… C’est le premier point, l’état d’esprit dans lequel je suis arrivée ici. Indécise.

Le deuxième point c’est une balance. Une balance entre mon besoin/désir de partager énormément avec de nombreuses personnes (souvent trop, comme le dit très bien mon frérot), ce blog en est le meilleur exemple, et mon besoin d’être avec moi-même. De me retrouver seule, à écrire, de mettre un peu d’ordre dans ce foutoir qu’est mon cerveau tellement tout va trop vite, trop de langues, trop d’activités, trop de gens. Plus habituée à ce tourbillon avec mon ancienne vie de mémère à chat. Et bizarrement, je ne cherche pas à freiner la machine, je provoque les soirées, je fuis mon appart trop rempli de filles, je vais faire la vaisselle contre de la bouffe chez les guys pour respirer, je me couche souvent en dernier et je ne fais jamais la sieste pour tenir le coup contrairement à la majorité de mes camarades. En un mot je crame la vie. Et j’adore ça. Que ça s’arrête jamais, d’être à la bourre un truc de ouf dans mes mails, d’enchainer les apéros, les discussions, les délires et les débats, les training et les leçons de roumain, les trucs à faire, de flipper en me demandant comment je vais faire pour gérer mes exams (je vous explique pas, trop long)… Bref, de fuir en avant et de finalement en avoir rien à foutre. Pas souvent que ça m’arrive. Et pourtant je craque. Quand c’est trop, et que je peux plus soutenir le rythme (pas physique, juste psychologique, de pas réussir à penser, même le soir, tellement je suis morte), j’ai des accès de solitudonite aigue, et des trucs fous me rendent malade.

Exemple. Les insupportables photos (pour ceux qui ont subis mes accès de photonique, je suis normalement difficile à impressionner). Nous avions depuis deux jours 4h de training par jour, pour apprendre à gérer les gamins avec qui on va bosser. Levés 6h, et marionnettes, pâte à modeler et tralala. Et Stefanitsa et Eugenia, les boss, ont été là à chaque instant. Oppressants. Scrutateurs. Paparazzi. Mais violent, ils ont du prendre 2000 photos et 20 films sur les deux jours, avec trois appareils différents à eux deux. I was sick, I was mad. Le premier jour, j’ai senti une méchante boule familière au fond du bide… et je n’ai rien dit. Oh, j’ai mis mes cheveux devant ma figure, j’ai serré très fort la main de Silly boy pendant cinq minutes, j’ai respiré, ai tenté de conserver le peu de sang froid qu’il me restait, et suis restée assise, à faire sagement tout ce qu’on me demandait. Stefanitsa et Eugenia sont des gens très impliqués, mais ils ont un côté complètement dingue. Elle surtout. Un sourire enjôleur qui cache une nana caractérielle. Je ne sais pas encore très bien si ce qu’il font est utile, mais ils se donnent et ils y croient. Simplement on ne peut rien leur dire, et en fait, nous avons tous été témoin de la façon dont ils ont traité un ancien volontaire (Félix, le meilleur), avec une violence assez dingue, lorsqu’il était là pour nous transmettre le flambeau, et qu’il était d’une patience incroyable. Donc nous savons, que de leur dire quelque chose sera pire que de la fermer. Comme Elvina a compris qu’elle perdrait la bataille des horaires avec Anete et qu’elle s’est résignée sans se battre. Pareil. Seulement pour moi, c’est relativement nouveau comme concept. La fermer. Zapper. Oublier. Ne pas ressasser même si l’on n’a pas sorti ce que l’on a sur le cœur. Juste adopter un moyen de défense moins violent, les cheveux. Gérer la balance entre trop en dire et ne pas en dire assez. Pile dans ce que tu disais JB. Comprendre que parfois, dire ne sert à rien, que réagir ne sert à rien. Qu’il vaut mieux revenir vers l’autre complètement serein, une fois que tout est vraiment digéré. Que la digestion ne passe pas forcément toujours par la réflexion. Juste par l’instinct. D’où l’instinct de continuer de vous déverser mes conneries… Sans y penser, au fond l’idée ne m’a pas traversé l’esprit. Love. M

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