Esperanza

C'est marrant, en intitulant ce post, je me suis fait la réflexion que le mot "attendre" en espagnol se dit "esperar", et que donc quand on est trop espagnolisé, on peut faire des phrases chelou dans son cerveau du genre "je vais espérer 6h à l'aéroport", pensée que j'ai eu, c'est véridique, puisque on m'a décalé mes avions et que donc je vais poireauter 30 ans à Santa Cruz en revenant. Mais compte tenu de la situation, ça donne vraiment un sens ouf à cette phrase...

Je reprends donc le post initial... Je suis désolée, il risque d'être en vrac et pas très drôle, mais j'ai l'impression que ça me fera du bien de l'écrire, alors je me prive pas...

Pour commencer avec des nouvelles quotidiennes, je vais équilibrer : bonne nouvelle, ma bouffe française a un joli succès, dans l'idée au moins... On verra combien de personnes franchiront le pas de nous acheter un repas. Mauvaise nouvelle, les filles et moi avons probablement chopé des tonnes de parasites dans le poisson du fleuve surpollué de Villa Tunari... Du coup on s'est pas vues de la semaine pour cause de dodo, crampes, chiasse, mal de bide et conséquences plus ou moins directes de notre maladie. Bref, voilà pour les news...

Quant au reste...

Je sais que je suis un peu répétitive depuis un an… Et toutes les fois où mon « j’en ai marre » revenait trop dans mon discours, j’ai entendu bien souvent en écho « bientôt… », « ça passe vite… », « c’est un moment à passer… », « vous avez fait le plus gros…», ou encore les récurrents « et tes copines… ? », « Je croyais que tu faisais plein de trucs ? »………

Je n’écris pas ça pour me foutre de ceux qui m’ont répété ça à longueur d’année pour la simple et bonne raison que j’ai moi-même répété à Arthur pendant ses (rares) baisses de régime tous ces arguments vides de sens…

Je vous avoue que le pire mois de l’année aura surement été le mois de mai, et la tendance morose va probablement encore durer jusqu’à mi-juin…. Etonnant hein ?

Pourtant je panique déjà du peu de temps qu’il me reste, pour boucler mes courses, boucler mes dossiers, déménager…

Pourtant j’ai deux copines formidables qui sont (presque) tout le temps là…

Et pourtant ça ne va pas, ça ne va plus, les jours qui passent sont devenus un océan de bad où les moments heureux quand on oublie qu’on attend sont les exceptions qui confirment la règle…

Et il n’y a rien à faire, rien à dire, juste attendre, attendre que ça se finisse, enfin…

Arthur m’a écrit un joli mail il y a un moment, un très joli mail qui décrivait tellement bien cet état conjugué indéfiniment à l’imparfait et à la frustration, malgré tout ce qu’il y a à côté de beau, d’heureux, de positif…

Ce mail se terminait par une citation de Lamartine : « Un seul être vous manque, et tout est dépeuplé ». Lamartine est souvent donné comme chiant, relou ou pathétique… Je sais. M’enfin là-dessus, il avait pigé un truc, que toutes les meilleures argumentations du monde ne peuvent pas démonter… Malheureusement pour nous…

Comments

[Flinch]

tu aurais dû citer Vanina de Dave, il le dit aussi (sûrement en citant Lamartine d'ailleurs)