Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Qui veut gravir la montagne commence par le bas
23 août 2007

Avion

Je me rends compte, dans cet avant-dernier avion, de la dépendance que j'ai maintenant, a vous raconter toutes mes petites histoires... comme si j'avais un tic de narration, chaque petite aventure forme dans na tête une phrase à écrire... Bon bref, je tiens à dire que les hotesses argentines sont paticulièrement jolies...

Et puis... c'est ouf, je suis assise avec deux autres personnes, la première, un jeune homme, la trentaine, très typé indigène, les pomettes hautes, la peau mate et les cheveux noirs ébènes, tout timide mais très sympathique, à mon avis, pas des plus habitués à prendre l'avion et avec un niveau d'étude pas très élevé compte tenu du temps qu'il a mis pour remplir sa fiche d'immigration. A côté de lui, une jeune fille, rajoutée là visiblement parcequ'il n'y avait plus de place en première, lunettes GUCCHI (je me rends compte que je sais même pas comment ca s'écrit, pardon Régis), énormes et clinquantes posées en serre-tête, faux ongles peints en bordeau, long cheveux très noirs et bien lissés, lentilles de contact vertes sur des yeux probablement noirs (c'est fou ce qu'il y en a ici d'ailleurs, je trouve ca horrible, ca donne un regard faux...), sac à main gris pailleté, valise de cabine Louis VUITON (aïe... un T 2 T ? ). Plutôt très jolie s'il n'y avait pas, écrasant, tout ce luxe.  Au moment du décolage, elle téléphonait encore (ce qui est formellement interdit) à un homme en lui disant "je vais appeler la Police s'il ne me laisse pas tranquille..." Raccroche. Sort de son sac argenté une Nintendo DS. C'est fou ce que j'arrive à avoir encore des a priori aussi gros, mais une Nintendo DS dans un avion pour Santa Cruz, Bolivia, j'avoue que je trouve ca indécent.

M'enfin voilà... joli contraste entre ce qui pourrait être un jeune homme illettré lors de son premier voyage et une riche héritière pourrie gatée.

Je suis assez impressionnée… A peine avais-je posé mon stylo que le jeune homme timide m’adresse la parole pour me demander combien de temps je reste en Bolivie. Le trentenaire a finalement 39 ans, il a émigré en Espagne il y a 6 ans, en solo, et revient pour la première fois parmi les siens… J’étais toute émue pour lui, moi qui me fait déjà toute une montagne de partir une seule année loin des miens. Il a été à l’école jusqu’à 14 ans, et a conduit des camions pendant toutes ses années espagnoles, d’abord illégalement, puis grâce à Zapatero et sa vague de légalisation des sans papiers, il est maintenant bien payé (même moi j’ai trouvé). Il s’appelle Felipe et m’a donné des supers conseils sur ce qu’il y a à faire à Cocha, le climat, les gens… Nous avons parlé des caractéristiques prépondérantes des latinos… retard, infidélité, dévouement infini, rapidité dans la création de liens forts… il était totalement d’accord avec moi… Il a même rajouté : « toman demasiado » : ils boivent trop. On a bien sur parlé d’Evo, du foot… Je lui ai raconté que j’avais vu la finale France Italie à La Paz, il était mort de rire et m’a confié de son air le plus sérieux : « Moi je voulais que ça soit la France qui gagne ». Je sens que cette année va être d’une richesse de ouf…

Publicité
Commentaires
Qui veut gravir la montagne commence par le bas
Publicité
Archives
Derniers commentaires
Publicité