Premier cours

Bon... Bilan mitigé. Déjà, mon premier cours a duré deux heures et à l'idée de refaire ce genre de cours deux heures par jour pendant un mois, je ne suis pas franchement enchantée. Administration des systèmes d'information, ça veut dire en fait (il faut le savoir hein... interro écrite pour tout le monde quand je rentre) qu'on apprend comment l'information circule dans une entreprise, pourquoi c'est important, quels sont les types et les moyens d'information... Bref je suis pas en économie gestion pour rien, et malheureusement, ce genre de matière est toute aussi fastidieuse qu'en France. Je vous avoue sincèrement que ce monde de l'entreprise me déprime. Je suis partie de Lyon 3 en vomissant tous ces fils à papa, futurs chefs d'entreprise, méprisant le système puisqu'ils sont au dessus de lui, dédaignant les cours et critiquant les profs... et je retrouve ici sensiblement la même chose, en pire : ici, mes petits camarades et moi vivons chaque jour de fac dans une enceinte close et isolée du monde extérieur qui nous méprise d'être aussi riches... ou nous envie ce qui amène au fond les mêmes réactions : une absence totale de mixité sociale. Je le vois à la gueule que fait le taxi quand je lui dis l’endroit ou je veux qu’il m’emmène… UPB : universidad privada boliviana.

Je vous avoue sincèrement que j’attendais mieux de ma rentrée, j’espère que certains cours de l’année vont rattraper la majorité des autres qui s’annoncent plus que démoralisants… Ce qui me préoccupe le plus, c’est l'avis de Cathy et Flo, qui ont eux complètement la possibilité de se fondre dans le milieu social qui nous intéresse tous : la classe moyenne basse, celle qui est suffisamment éduquée pour qu’on puisse avoir des discussions d’égal à égal et en même temps, celle qui ne vit pas dans des résidences surveillées, et fait ses courses au marché. Or d'après eux, c'est pour nous impossible de se faire des potes, des vrais potes j'entends, dans cette classe sociale parce qu'ils n'arriveront jamais à passer par dessus l'image du gringo de base qui est pété de tunes. Dans ma fac ils sont trop riches et dans celle de Cathy et Flo, trop pauvres, et malheureusement, je crois que ce problème illustre vraiment bien la réalité de la Bolivie : la classe moyenne n'existe pas. Donc du coup, là je commence l'année en ayant l'impression que la communication avec les boliviens va vraiment être difficile au delà des rencontres particulières et fugaces que je peux faire en voyageant ou en montant dans un taxi, et en plus de ça j'ai aussi la perspective de décembre ou Cathy, Flo, Adé et les autres français de mon immeuble avec qui je passe tout mon temps, et qui m'expliquent un millier de trucs, vont retourner en France... Ca risque de pas être une période très marrante. Enfin, comme me le dit Benoît, je vais sûrement avoir de très bonnes surprises... Haut les coeurs !