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Qui veut gravir la montagne commence par le bas
29 septembre 2007

Santa Cruz

Bon... Vers 4h du matin après 12h de bus, 2 contrôles de Police où le bus est désossé et nos bagages avec donc, 5 arrêts et 3 péages, nous sommes arrivés. Je devais appeler Isabel pour qu'elle m'ouvre la porte de chez sa grand mère une fois que le taxi m'aurait amené jusque là.  Mais Isabel n'a jamais répondu... Je me suis donc retrouvée dans un taxi à 4h du mat, dans une ville inconnue, sans aucun moyen de joindre personne. Le taxi en a eu marre, et il m'a donc laissé devant la porte d'un hôtel. A tchao bonne soirée. J'étais un poil vénère, je rentre, et le veilleur me dit "Passeport". Je l'avais pas bien sur, j'allais pas me balader en Bolivie avec le truc le plus important que j'ai ici, pas folle la guêpe. Donc je lui dis non, mais je sors ma photocopie. "Et le ticket d'ingreso ?". Alors le ticket d'ingreso c'est un système qu'a a peu près toute l'Amérique du sud, un papier qu'on vous donne le jour ou vous rentrez sur le territoire, et qu'on vous reprend quand vous partez, bref le truc super important. Évidemment je l'avais pas non plus. Il me dit "Bon ben c'est 40 bolos et vous avez la chambre seulement jusqu'à 8h du matin, parceque sans ticket d'ingreso c'est pas possible autrement." J'ai donc respiré un grand coup, je vous rappelle qu'il était un peu 4h du mat et que j'étais complètement fracassée... Je lui ai dit, exaspérée, que j'allais pas payer 40 bolos pour dormir 4h dans une chambre pourrie, qu'en plus c'est quoi ce délire, en France en tant que réceptionniste j'ai quand même jamais demandé à personne son passeport bordel de merde. Il m'a donc dit "Bon ok, 20 bolos mais c'est salle de bain publique" J'étais tellement crevée, j'ai fait c'est bon, j'ai pris les clés et je me suis retrouvée dans une chambre de prison avec un lit pas trop mal quand même et puis voilà... A 8h Isabel me réveille complètement paniquée... Je l'ai attendue une heure devant l'hôtel et j'ai pas réussi à me rendormir chez elle...

Je vous avoue que j'ai pas vu beaucoup Santa Cruz, puisqu'on a passé notre première après midi au ciné center (groupement de salle de ciné, jeux vidéo, cyber), et la soirée à la feria internationale qui est une sorte de gigantissime présentation publicitaire d'un tas de truc... Pub à max pour coca, nissan, pasena la bière locale, j'ai même trouvé un stand de l'alliance française... Bref rendez vous de toute la Bolivie qui a les moyens, bourrés partout, filles fringuées en talons aiguilles à hauteurs vertigineuses assortis de la mini jupe forcément... Musique à fond... Bref pas la Bolivie campagnarde et locale, m'enfin encore une fois je constate la duplicité de ce pays...  Et j'avoue que je suis pas venue ici à la base pour connaître ce côté là du pays...

  Enfin bon à part ça, ce week end particulièrement, la chaleur était suffocante, les paysans cramaient les champs aux alentours de la ville ce qui provoquait une ambiance enfumée hallucinante... limite fin du monde, lumière blafarde, vent brûlant, enfin pas très agréable. Santa Cruz est aussi, LA capitale économique du pays, celles que la jeunesse dynamique adore, mais bon du coup, elle est aussi très polluée...

Et puis, niveau gens, j'ai rencontré un bon bout de la famille d'Isabel. Vraiment hallucinant parfois. Sa grand mère, matriarche d'une tribu de 6 enfants nés de trois pères différents, au moins 120 kilos, qui m'a surnommée la "muneca" (la poupée), pendant tout le séjour, qui a complètement claqué sur mes yeux, j'étais presque gênée... et bien sûr, qui a immanquablement voulu me marier avec tous ses petits fils...  Son cousin, hyper sympa, mais du genre à tiquer méchemment quand je parle de drogue au milieu de la rue, et de comparer ce tabou au problème homosexuel... Isabel m'a particulièrement étonnée sur ce coup, en tant que bonne catholique qui se signe devant toutes les églises, j'aurais cru qu'elle serait encore plus braquée que lui, mais non... Il se trouve que nous avons toutes les deux à peu près la même conception de la religion. On va à la messe quand on en a besoin et les paroles du pape sur l'homosexualité ou la pilule nous semblent scandaleuses... Bref j'étais contente de la voir aussi ouverte d'esprit, je vous avoue que Cathy et Flo ont deux copines lesbiennes, qui cachent soigneusement à tout leur entourage leur liaison, en se contentant d'apparaître comme les deux amies inséparables...  Quant à l'homosexualité masculine, j'ose même pas imaginer l'enfer que ça doit être avec le machisme ambiant... Enfin bref, intéressantes ces discussions.

Et puis à la feria, le cousin d'Isabel m'a quand même fait danser comme jamais, de façon très fair play en plus, il avait bien pigé la nature de ma relation avec Arthur, et c'est souvent difficile de faire admettre aux boliviens ma conception de la fidélité à 10 000 bornes... Mais bon j'avoue que pour ça, l'Amérique latine a un avantage incontestable sur l'Europe : tous les garçons dansent...

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