Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Qui veut gravir la montagne commence par le bas
31 octobre 2007

Hugo

Deux ans. Aujourd’hui ça fait deux ans que tu es parti. Deux ans que je pense à toi plus souvent qu’avant. Deux ans que ta vie s’est arrêtée, et que la mienne a continué, tellement continué, tellement changé. Deux ans que tu n’auras jamais vécu, deux années que tes proches ont passées à accepter l’insurmontable. Deux ans que ta photo trône sur mon bureau, petit Hugo. Deux ans que j’ai passé à regarder cette photo en travaillant, en me jurant de ne jamais oublier, de ne jamais t’oublier. Deux ans pour dire l’injustice de la vie, la cruauté de la mort. Deux ans pour digérer ces chiffres, lus entre mes larmes, en déposant une rose sur ton cercueil, 1986-2005. Mais deux années où tu as continué d’exister Hugo, en chacun de nous qui t’avons connu, qui t’avons aimé. Je voudrais ici te confier les mots que je ne pourrais jamais te dire. Les mots qui ont explosé en moi, comme une évidence, le jour de ta mort.

T’étais un vieux copain, Hugo. Un souvenir des gamins qu’on était, qu’on est plus… Un souvenir auquel on pense pas souvent, à l’occasion d’un croisement dans la mémoire ou dans la rue seulement. Ta mort va rafraîchir pour longtemps ce souvenir presque enfoui d’un petit enfant en polo orange, aux yeux timides et riants, d’un bon copain de l’âge ou on apprend l’amitié en même temps que l’alphabet. Puis il y a ce souvenir plus récent d’un jeune garçon en survet blanc aux yeux fuyants et moins confiants après l’expérience rebutante de la vie qui ne lui a pas toujours laissé sa chance, qui savait plus bien qui il était, mais qui voulait me montrer le contraire, t’en étais presque attendrissant. Un souvenir de collège et de devoirs pour t’aider comme je pouvais, un comportement encouragé par nos deux mamans, comme au bon vieux temps. Tu as fait un jour sérieusement partie de ma vie Hugo, tu as rempli un bon bout du début de l’age ou on était encore les p’tits, un des moments sûrement les plus importants… Nos chemins ont continué, éloignés séparés… Par ta mort tu ravives à jamais ce fil de souvenirs qui nous lient et qui est finalement si épais… On s’entendait bien avant, en grandissant on était différents, mais tu fais pas partie de ceux sur qui j’aurais voulu faire une croix, je crois que t’étais quelqu’un de bien Hugo… Et c’est pour ça que l’injustice de ta jeunesse est tellement criante, badante, déchirante… Je crois que t’es un de ceux que j’aurais voulu retrouver, bien plus tard, par hasard, après l’adolescence et les conneries, pour prouver que la vie ne sépare jamais vraiment ceux qu’elle a vraiment réunis… Moi j’t’aimais bien Hugo, malgré toi, malgré tout…

Publicité
Commentaires
Qui veut gravir la montagne commence par le bas
Publicité
Archives
Derniers commentaires
Publicité