Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Qui veut gravir la montagne commence par le bas
8 janvier 2008

Deuxième jour

Bon, bon bon… Je me motive à poursuivre un peu mon récit. J’avoue que je suis tellement enterrée dans ma glandouille nutella-bouquin-film-clope, que j’ai même perdu un peu ma motive d’écrire et de même celle de repartir en voyage… Mais je regretterai surement, donc je partirai surement d’ici la fin de la semaine. Et en attendant je veux finir ce joli carnet de voyage avant, donc je m’y mets.

Deuxième jour donc. Levés tôt, puisqu’on avait prévu de faire une journée à Tiwanaku, site archéologique situé à environ une heure et demi de La Paz en bus. Au réveil, mauvaise surprise, on s’enferme tous les deux dans la salle de bain, et mon amoureux a eu son premier baptême de l’alojamiento (logement), à 60 bolos pour deux (6 euros) : la douche froide. J’avoue, on a pas cherché à gueuler, puisqu’on était pressés, mais il se trouve qu’on est tombés pile sur la douche qui ne marchait pas. On a fait contre mauvaise fortune courage, et on s’est douchés à l’eau froide… sachant qu’à La Paz il fait pas particulièrement chaud, disons que ça réveille. Nous avons pris un minibus qui a fait le tour de la ville pour récupérer tous les touristes qui ont fait le tour avec nous. Circuler dans cette ville requiert vraiment des facultés particulières. Déjà les rues ne sont qu’extrêmement pentues, le plat à La Paz, c’est même pas en rêve, mais en plus elles sont très très très étroites. En comptant les travaux et les marchés qui débordent joyeusement sur la route, ça donne un enfer. La guide qui nous a accompagnés toute la journée nous a expliqué pourquoi les maisons de cette ville n’étaient jamais terminées, et donc toujours avec des façades en briques inachevées et des fers à bétons sur le toit : ici les maisons terminées payent beaucoup plus d’impôts que les autres, donc en tant que bolivien malin, on installe tout le confort à l’intérieur, mais on ne fini surtout pas la façade.

Nous sommes arrivé à Tiwanaku en fin de matinée, après que la guide nous a expliqué la signification de la croix andine qui est à elle seule un calendrier et une carte. C’est un peu difficile de vous expliquer ça par écrit sans schéma donc j’y renonce, mais ceux qui veulent des infos plus précises sont invités cordialement à m’écrire un mail. Elle nous a également expliqué que cette civilisation utilisait déjà le signe qui a donné la croix gammée, mais pour symboliser la dualité du monde, cette croix n’étant jamais représentée seule, mais avec sa sœur, tournée dans le sens inverse. La dualité du monde s’exprime donc par le ciel et la terre, l’homme et la femme, le blanc et le noir, notamment.

D’autre part, Tiwanaku qui est géographiquement le centre de la carte représentée par la croix andine, est un dérivé d’un mot de la langue aymara utilisée par cette civilisation, qui signifie « assied toi », en référence aux messagers qui couraient l’Empire et qui recevaient cet ordre à leur arrivée.

Une légende raconte que Viraccocha, dieu blanc barbu, créa une race d’homme géants. Victimes de la colère d’autres dieux, ils furent transformés en monolithes, ceux présents dans les ruines. Viraccocha fit alors une génération d’hommes plus petits mais doués d’une force de géants, capable d’édifier les célèbres ruines.

L'histoire des Tiwanaku (Tiahuanaco) commence par de modestes débuts : à partir de 1500 avant notre ère environ, il se forme peu à peu un petit village de maisons rectangulaires, dont les habitants savent fondre le cuivre, laminer l'or et fabriquer des poteries aux dessins rouges sur fond ocre. Le haut degré technique de la céramique est sans doute dû à des emprunts à d'autres civilisations de l'Altiplano, probablement les Pucaras et Paracas du Pérou.
De 500 av. J.-C. à 350 après J.-C. Tiwanaku devient ville, peut-être un centre religieux comme certains archéologues l'ont soutenu. Parallèlement, diverses modifications importantes au lieu : apparition progressive d'un appareil politique puissant et organisation pyramidale de la société, avec à son sommet la classe politique des nobles et des religieux.
De grands travaux sont financés et de cette époque date la construction du temple de Kalasasaya, de Puma Punku et de la pyramide d'Akapana.
La recherche de nouvelles ressources réveille les sentiments expansionnistes de Tiwanaku ou qui conquiert dès cette époque le territoire de ses voisins Chiripas.
La période allant de 350 à 750 après J.-C. est celle des conquêtes militaires, et celle du perfectionnement de l'art qui s'exprime sous toutes ses formes et atteint son apogée. La sculpture, avec les fameux monolithes Ponce et d'El Fraile, et la céramique décorée d'animaux tels que le condor ou le puma en sont de précieux témoignages. Les techniques du tissage et de l'orfèvrerie s'améliorent également.
La période allant de 750 à 1100 de notre ère, est celle de L'expansion. La société est maintenant séparée en trois classes : aristocratie, artisans, paysans.
La ville de Tiwanaku couvre plus de 400 hectares. Au centre se trouvent les temples et les palais, à la périphérie les habitations partagées par de larges rues. Seuls les monuments importants sont construits en pierre, le matériau usuel restant le torchis.
La ville est planifiée, suit une orientation astronomique précise et comporte même des canaux d'écoulement. En effet, on sait aujourd'hui que les savants de Tiwanaku connaissaient le mouvement des astres grâce aux "torno", pierre sur laquelle ils faisaient des observations astrologiques. A cette époque Tiwanaku pénètre largement les régions voisines. Ils rencontrent d'autres cultures de haut niveau, et se forme un métissage varié.
La religion des conquérants dut également se propager rapidement, et l'on pense qu'elle est responsable du développement de la culture du maïs dans toute cette zone. Le maïs était en effet cultivé à des fins religieuses, tandis que l'alimentation quotidienne était surtout à base de pomme de terre, quinoa et de tubercules.
Le territoire total de Tiwanaku à la fin de cette période est d'environ 600 000 kilomètres carrés, avec une population de 3 millions et demi habitants. La langue que l'on parle est l'Aymara. C'est vers le 12e siècle de notre ère que l'empire s'écroule soudainement, la capitale est abandonnée. L'empire déchu ce fractionne en petites seigneuries. Il est possible que l’un des seigneurs soit celui qui ait donné naissance à la civilisation inca, sur l’isla del sol.
Il n’y a pas de certitudes sur la chute de Tiwanaku, certains mettent en avant une soudaine montée des eaux du lac Titicaca, et d’autre un grande sécheresse, voire les deux.

Sur le site nous avons commencé par un musée, où la guide nous a fait constater des signes troublants révélant une possible connexion entre ce peuple et d’autres peuples lointains comme les mongols, historiquement non établie puisque l’Amérique n’a officiellement été découverte qu’en 1492 par notre cher Christophe Colomb. Nous avons donc vu des statues représentant des visages frappants par leurs traits mongols, des cranes de la noblesse allongés sur l’arrière en raison des bandages qu’on leur imposait sur la tête à la naissance et réservés à cette classe sociale.

Ensuite nous sommes passés voir Benett, l’immense monolithe aux mains retournées, signe qu’il n’avait pas à s’en servir et qu’il était donc d’une classe élevée de la société. La guide nous a expliqué la signification des larmes sculptées sur la statues, signes de sa clairvoyance.

Il faut aussi savoir que la mythologie locale s’appuie sur trois animaux représentés partout. Le condor (alaypacha), qui représente le ciel et la liaison avec l’au delà, le futur disons, le lama (akapacha), qui représente le monde des hommes et le présent, et le puma (megapacha), qui représente le monde d’en dessous, et une liaison avec les morts (je crois). Au milieu de tout ça il y a la Pachamama, la Terre Mère.

Enfin nous avons visité les ruines, dont seulement 10% sont mise à jour faute de moyens. Magnifique, voir les photos, ainsi que la fameuse porte du soleil.

Puis almuerzo (déjeuner), puis retour à La Paz. Mon amoureux avait un peu mal à la tête à cause de l’altitude (4000 mètres quand même), du coup la guide lui a conseillé de se coucher avec les jambes en hauteur, ce qui s’est révélé assez efficace. Ensuite, comme il était tôt, nous avons continué nos courses dans la calle de las brujas, et puis nous sommes tombés par hasard sur un café-restaurant renversant, le Mystic, où on a bu des jus de bananes à tomber par terre et un sandwich à l’avocat absolument sublimissime. En outre on a trouvé dans une pile de vieux bouquins sous la table basse, le Traité de la Constitution européenne en français s’il vous plait, on a bien halluciné. Puis cena (diner), dans un restau pas terrible et très glauque, puis dodo.

Publicité
Commentaires
Qui veut gravir la montagne commence par le bas
Publicité
Archives
Derniers commentaires
Publicité