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Qui veut gravir la montagne commence par le bas
27 avril 2008

CINEP

Centro de Investigacion y de Educacion Popular. Voilà le nom de l’association dans laquelle je vais bosser les 3 derniers mois qu’il me reste ici. C’est un prof de l’UPB qui m’a filé le tuyau, je les ai rencontrés le lendemain, et deux jours après, le week end, ils m’embarquaient déjà pour une mission sur le terrain. Cette ONG bolivienne existe depuis 25 ans, et travaille en particulier avec les enfants des ethnies qui vivent dans des pueblos reculés, accessibles seulement en pirogue, dans le Chapare. Parmi eux, vivent  les Yukis, ethnie en voie d’extinction que le CINEP essaye de protéger en les aidant à développer des relations avec l’extérieur.

Les projets d’éducation sont variés, il peut s’agir de confier une poule à chaque enfant et lui apprendre à s’en occuper. Le projet qu’ils vont nous confier (puisque j’ai directement embarqué Séverine dans mon truc) relève de l’éco tourisme. Nous allons travailler avec le Conseil Indigène du Rio Inchilo, qui comprend 8 communautés indigènes de différentes ethnies, qui vivent toutes au bord du fleuve. Les communautés sont souvent victimes d’inondations graves. Soudoyées par les marchands de bois sans scrupule, elles contribuent au déboisement de la Selva, et détruisent ainsi leur milieu naturel. Le problème vient de ce qu’elles n’ont aucune ressource, et que l’économie de troc tend à disparaître, ce qui les laisse démunis. Le gouvernement d’Evo pourtant sensible aux causes indigènes ne s’en occupe pas non plus puisque ce sont des ethnies diverses et minuscules, qui sont loin de représenter en population les Aymaras et les Quechuas qui se partagent presque à elles deux la population bolivienne. Les Quechuas sont d’ailleurs ceux qu’on appelle les colons ici. Ils sont descendus de l’altiplano il y a quarante ans, pour s’implanter dans cette région fertile et cultiver des terres qu’ils n’avaient pas dans la région de La Paz ou d’Oruro.

L’idée du CINEP est de former des personnes appartenant à ces ethnies à la réception des touristes, à la gestion des infrastructures adéquates et à s’assurer de la rentabilité économique d’un projet qui doit pouvoir se rétro alimenter. L’idée consiste à confier la visite de leur milieu naturel aux personnes qui l’habitent et le connaissent, et ainsi leur assurer une survie, plutôt qu’à des agences de voyages sans scrupule qui font visiter les villages comme un zoo.

Les compétences de Séverine et les miennes sont complémentaires.  Elle a fait un stage au Burkina Faso dont le projet concernait l’éco-tourisme, et moi je devrais normalement avoir des connaissances économiques suffisantes pour mener à bien leur étude de cout et de marché. Un boulot monstrueux nous attend, on est même pas sures de pouvoir le terminer, mais on a une motivation de fou alors on fonce !

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