Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Qui veut gravir la montagne commence par le bas
27 avril 2008

Santa Isabel

Départ vendredi soir à 17h, après une journée passée à courir. J’étais épuisée. Le CINEP a loué un taxi, qui va nous emmener jusqu’à Puerto, au Tropico de Cochabamba, où nous prendrons une pirogue pour descendre le fleuve et rejoindre les communautés. Après nous être arrêtés manger dans une polleria (où on mange du pollo, poulet, frites comme son nom l’indique), nous arrivons au port à minuit. Altitude 700 mètres. Nous avons descendu 1800 mètres de dénivelé en traversant des nappes de brumes éclairées par la pleine lune.

Levées 6h30, une petite douche froide, et puis attente pendant deux heures, du fournisseur de gazolina qui ne s’était pas réveillé pour cause de cuite. Le chargement du bateau a été folklo puisque l’eau a beaucoup baissé depuis les inondations. Il faut donc descendre vers l’eau dans une boue épaisse, en transportant les cartons de vivres et d’outils que nous emmenons.

Francisco le géologue, et Tony le coordinateur de projet nous accompagnent. Et puis départ ! L’eau, couleur ocre, s’écoule lentement et majestueusement. Le fleuve fait bien 300 mètres de largeur, les rives sont verdoyantes et fidèles au livre de la jungle. Il ne manque que Baloo. Nous passons devant une bananeraie qui emploie des centaines de personnes qui vivent sur place. Tony nous explique que cette entreprise pollue énormément l’eau du fleuve, consommée bien entendu par les riverains. Francisco nous raconte que tous les enfants qui vivent dans la selva vont à l’école tous les jours, à la rame.

Après 5h de bateau, nous arrivons à Santa Isabel avec trois heures de retard. Nous commençons immédiatement la réunion sans manger, ni nous rafraichir (la chaleur était torride et poisseuse). Chaque communauté avait fait plusieurs heures de pirogue pour venir à la réunion avec pour chaque village, l’instituteur, l’éducatrice formée par le CINEP et un représentant du conseil de la communauté.

Francisco leur a expliqué le renouvellement du potager développé dans chaque école par les enfants pour leur apprendre à consommer des légumes et subvenir aux besoins de leur famille. Il leur a distribué des livrets explicatifs pour chaque plante, ainsi que des graines. Puis Tony a distribué le matériel scolaire qu’on avait ramené ainsi que les groupes électrogènes pour chaque école, et le matos nécessaire à la construction de toilettes pour les enfants qui vont à l’école.

Ces gens n’ont vraiment absolument rien, et pourtant, ils paraissent vraiment heureux… Les gosses ont des ventres énormes à cause de l’eau du fleuve qui est très loin d’être saine, mais ils courent partout pieds nus, alors que Séverine étaient dévorée par les moustiques. Et puis la bouffe… La vaisselle et les aliments sont lavés avec l’eau marron du fleuve, celle qu’ils ont dans leurs verres aussi… Cool pour moi, mes 6 années africaines ont du m’immuniser l’estomac… Séverine n’a pas eu cette chance… Le soir on a eu droit à un petit concert rustique, et puis on était vraiment rétamées, on a été se coucher tôt. Levées à 6H30 pour partir à 7h, on a finalement attendu Tony un truc comme deux heures, et puis à cause d’une organisation toute bolivienne et des trois passagers qu’on remmenait en plus dans notre minuscule bateau, on a mis 7h pour rentrer en pirogue… Autant dire toute la journée du dimanche, et arrivés à Puerto, il fallait encore se taper les 4h de route jusqu’à Cocha… LA chaleur était écrasante en plus, moi je me suis convertie en touareg et j’ai mis mon écharpe sur ma figure toute la journée pour éviter les morsures du soleil… Séverine est rentrée écrevisse.

Publicité
Commentaires
Qui veut gravir la montagne commence par le bas
Publicité
Archives
Derniers commentaires
Publicité