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Qui veut gravir la montagne commence par le bas
19 mai 2008

Princesse

Bon alors les gens, ceci va être un post pas comme d’habitude, âmes fragiles abstenez vous… Non je plaisante… Enfin je suis tout azimut ce soir, donc ya possibilité que j’écrive n’importe comment et que ça soit a little décousu mais bon vous me lisez donc vous assumez…

Les gens… Mais ce soir, mais je suis mais teeeeeeeeeeeeellement amoureuse c’est un truc de ouf… Chaque fois que j’écris des trucs pareils je me dis que ya ma belle mère parmi mes lecteurs, ça me fait toujours sourire, (faudra qu’on fasse un concours Marie, de celle qui l’aime le plus J, enfin tu gagneras toujours sur la durée c’est ça qu’est à chier mais bon… bref j’avais prévenu je suis un peu ouf ce soir… , un bisou au passage…) . Bon donc vous allez me demander pourquoi forcément, que s’est il passé de particulier, m’aurait il envoyé un texto super ouf (bon allez tu me pardonnes… J ) ou autre… Eh ben non, il se trouve que c’est juste moi, mais je vais quand même vous expliquer…

Il était une fois l’histoire d’une gentille petite fille qui rêve beaucoup, qui voit le monde avec des gentils et des méchants et rien au milieu, et puis qui grandit en vrac, en essayant de trouver un sens à ce bordel qu’on nomme le monde et la vie, et qui n’y arrive pas des masses… Ben voui, la réalité c’est compliqué, c’est pas blanc et noir, bien ou mal… Les temps sont durs pour les rêveurs comme qui dirait la vendeuse du sex shop dans Amélie Poulain… Et alors pour les rêveuses je vous explique même pas… La gentille petite fille continue de rêver en grandissant, devient une ado sentimentale, romantique et complètement à côté de la plaque, écrit des kilomètres de mots violets pendant que les autres s’envoient des textos en mode codé, et se réfugie dans ses maths pour oublier que les rêves ne sont pas la réalité… Pis elle devient vraiment grande et elle finit par comprendre qu’elle pourra pas continuer d’être une princesse qui aime les mots au milieu d’un monde video télécommandé. Alors comme elle est très naïve et très seule, elle joue à être les autres pour pouvoir les approcher et les aimer… Et elle les aime à en crever, ceux et celles qui lui ont paru un peu « plus » que le reste… Et puis bien sûr, forcément, elle prend cher la pauvre petite princesse, parce que c’est bien joli de jouer à être quelqu’un d’autre mais les autres ils sont eux-mêmes et ils s’embarrassent pas du reste…

Je vais ici faire une parenthèse sur l’histoire de cette petite fille, pour vous raconter un jour, une histoire, avec quelqu’un que je nomme souvent sur ce blog, mais que peu d’entre vous connaissent finalement. Cette personne s’appelle Franck. Il était mon prof d’espagnol quand j’étais en Hypokhâgne. C’est quelqu’un qui me connaît extrêmement bien, un ami comme on en fait plus, un amoureux des mots, à qui je dis vous, et pourtant des choses que peu de gens savent de moi… Pour tout vous avouer, sans lui, je ne serai jamais rentrée en Novembre pour l’anniversaire d’Arthur. Il a suivi de loin, comme un prof proche de ses élèves suit une histoire d’amour qui se termine mal, ma rupture avec Youssef, le sultan comme je l’ai toujours nommé dans ces lignes. J’étais la dernière de sa classe, je détestais les langues à l’école, et puis un jour, je suis arrivée deuxième au concours blanc, et il en a conclut que j’étais un mystère. Il ne m’a jamais fait chié avec mes notes pourries, et cherchait ce qu’il pouvait bien y avoir d’autre chez moi, que mon lamentable niveau en espagnol. Et puis Youssef est parti, et j’ai plaqué la prépa après une semaine de combat pour me lever le matin à grand renfort de coups de fil de maman… Franck m’a téléphoné, il se doutait bien du pourquoi du comment… M’a invitée à déjeuner alors que je ne mangeais plus rien du tout… Et il m’a dit une chose, une chose dont je me rappellerai toute ma vie, une chose qui montre à quel point déjà à l’époque où je n’étais qu’une élève parmi les autres, il avait capté qui j’étais, encore mieux que moi… Il m’a cité une phrase de je sais plus qui d’ailleurs, qui disait à peu près, que l’eau de l’étang qui stagne a tout à envier à celle l’océan qui connaît d’énormes tempêtes. En plus clair, que les gens qui ne s’ouvrent pas à de très grands chagrins ne peuvent pas s’ouvrir non plus à de très grands bonheurs. Ils sont moins malheureux, ils ont moins mal, mais ils ne connaissent pas non plus la folie de certains moment de la vie où on se demande presque comment c’est possible d’être aussi heureux… Beaucoup plus tard, lors de la création de ce blog, il m’a envoyé un mail avec cette phrase « Je n’aime pas les gens qui font dans la demi teinte, vous faites dans le rouge vif ».  Je reprends donc mon histoire après cette parenthèse…

Alors la petite fille se mange des claques, elle prend des coups, elle garde des bleus et de grosses cicatrices, et puis un jour elle réalise que ça suffit. Il faut grandir et perdre ses illusions, ça s’appelle la vie et c’est normal, allez petite, avale les cailloux, ça ira mieux après. Elle se dit que les bleus vont avec les mecs, et qu’elle est bien trop folle et bien trop rêveuse pour que y en ai un jour un qui lui laisse le temps de redescendre sur terre sans la virer, en lui amochant encore un peu plus ses jolies illusions.

Ce jour là a été terrible, une vraie dévastation… Il ne restait plus rien… La petite fille a cessé d’être une petite fille, et elle a voulu mourir de laisser ses rêves derrière elle, de se dire qu’il fallait quand même vivre mais sans eux. Et puis la vie est souvent la plus forte, alors elle s’est lancée dans des grands projets un peu fous pour colmater le trou béant qu’il y avait en elle… Et surtout, oh oui surtout, elle a fait une croix sur le genre masculin. Jusqu’au jour où…

Jusqu’au jour où il m’a fait comprendre que je me posais le problème dans le mauvais sens…

Jusqu’au jour où il m’a prouvé que j’avais eu raison d’y croire, toutes ces années…

Jusqu’au jour où un garçon m’a fait comprendre que je n’étais pas folle, que je n’étais pas malade, que j’étais juste Marie, et que j’étais supportable et complètement susceptible d’être aimée pour ce que j’étais vraiment.

Jusqu’à aujourd’hui, où je réalise toute la portée des mots de Franck, ce matin de novembre d’il ya presque 3 ans… Je suis trop. Trop est le mot qui me défini le mieux, sans aucun doute. Je parle trop, je crie trop, j’écris trop, je pars TROP loin, j’ai trop mal, j’aime trop, je suis trop heureuse. Le mot trop est terrible lorsqu’il est suivi d’un mot péjoratif. Seulement si vous rencontrez quelqu’un, qui assume que vous soyez trop tout le temps, et qui vous aime justement pour ce que vous êtes… Ca donne un feu d’artifice…

Ils se marièrent et ils eurent beaucoup d’enfants…

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Commentaires
M
Je suis flattée... votre élève la plus irréductible... M'enfin dites, il se trouve que je suis en Amérique du Sud quand même... Aucun prof de Maths ne pourra jamais se vanter de m'avoir fait pousser l'étude de sa matière aussi loin lol... Hum, euh pour les nouveaux parents,je vous rappelle que ma belle mère ET ma mère lisent mon blog... :D Bon, je sais, c'est l'hôpital qui se fout de la charité... Et puis les auteurs, monsieur le grand modeste, il se trouve que vous les choisissez avant de me liver tout cuits sur un plateau :)
F
C’est TROP gentil (forcément), Marie, votre petit hommage de mon vivant. Je peux mourir tranquille désormais. Sérieusement : ça me touche beaucoup. Vous avez été à ce jour mon élève la plus… irréductible. Evidemment : j’adore.<br /> Mais ne surestimez pas mon rôle non plus : vous savez, moi, je cite mes auteurs, mais c’est vous et vous seule qui entendez ou non s’ils ont des choses à vous dire.<br /> En tout cas la Bolivie semble vous donner de belles couleurs. J’ai hâte de voir le nouveau minois de mam’zelle Marie.<br /> Et félicitations aux nouveaux parents !
Qui veut gravir la montagne commence par le bas
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