Hasard

Hasard de se lever le matin pour faire un aller retour inutile à la FNAC dans le but de réparer mon ordinateur. Hasard d'y acheter quand même deux DVD que j'avais vraiment envie de voir. Hasard d'oublier le sac FNAC sous le siège du métro. Hasard de galérer, après ça, vénère, avec une valise trop lourde, pour partir travailler, en plus. Hasard de croiser des poubelleurs qui se lamentent sur la connerie des gens lorsqu'ils jettent une poubelle entière de bouquins. Hasard de m'arrêter pour alourdir ma valise de mots anciens. Hasard de monter dans un bus bondé où une jeune femme voilée lie la conversation. Hasard d'entendre dans sa bouche, enfin, les seuls mots qui pouvaient m'abstraire du cauchemar du Sultan. Hasard d'avoir deux mariages au boulot. Hasard d'avoir pas de train puisque "Comme vous pouvez le lire sur l'horaire, mademoiselle, les vendredi lendemain de férié n'ont pas les mêmes horaires que les autres...". Enorme hasard d'être trop morte pour rentrer chez moi et de finir chez eux, comme au bon vieux temps. Hasard, ou pas justement, d'être couchée près de lui toute la nuit... Le Hasard fait mal les choses, mais donne matière à réflexion, qui n'aurait pas eue lieu sans lui. D'où l'adage bien connu. Le Hasard fait vraiment bien les choses.