Cochabamba
Je suis enfin arrivée à bon port, avec tous mes bagages « Aerosur la pasion de volar » : GRACIAS. C’est nickel. J’ai bien cru que personne ne m’attendait plus à l’aéroport parce que mon avion avait beaucoup de retard, que l’horaire avait changé et que j’ai mis trente ans à trouver le petit papier « Marie L ». L’aéroport était rempli de gens impatients et de cholitas en jupes, nattes et chapeaux, il n’y avait d’ailleurs que des indigènes, et l’arrivée de cet avion semblait être l’évènement de la journée… J’ai vu des familles se retrouver avec émotion et venir chercher à 15 la personne attendue… Je me sens dans la Bolivie profonde, celle qui me rappelle profondément l’Afrique, dans le comportement des gens notamment. C’est assez touchant je dois dire, beaucoup de choses remontent à la surface. Pendant mon interminable attente de l’embarquement à Santa Cruz, j’ai sympathisé avec une jeune femme surchargée que j’ai aidée à porter un peu de ses affaires, elle m’a, dans les deux minutes, proposé de passer la nuit chez elle si personne ne m’attendait à l’aéroport… Les gens ici sont d’une gentillesse… Vous imaginez, en France, porter la valise de quelqu’un pendant un quart d’heure et qu’il vous propose de vous loger ? Décemment pas. Elle s’est même inquiétée au moment de la récupération des bagages de savoir si j’avais bien le mien et si j’étais bien entre les mains de mes deux nouveaux chaperons : Huascar et Marcelo. Ils ont été adorables, m’ont complimentée sur mon espagnol « ¡ no tienes accento ! », et m’avaient réservé une chambre royale dans un hôtel sûr ou je peux stocker mes affaires jusqu’à l’arrivée de Virginie, l’autre française de la fac qui arrive demain et qui m’a très gentiment proposé de me loger jusqu’à ce que je trouve un chez moi. Ils m’ont ensuite emmenée manger, m’ont fait faire le tour de la ville en m’indiquant toute les discothèques et en bons latinos qu’ils sont, se sont informés sur ma situation sentimentale et alcoolique. Pour l’instant pas de dépaysement, mes latinos français m’ont débroussaillé le chemin. Ils m’ont donné un million de conseils sur ma future vie ici, et reviennent me chercher demain pour m’emmener à la fac. D’ailleurs, ils viennent de téléphoner à l’hôtel pour me donner rendez vous dans une heure et demi pour aller manger (hallucinant cet accueil quand même non ?), ce qui me laisse le temps d’aller ouvir un compte à la banque et de trouver un téléphone. A très vite, je sens que je vais être prolixe ces prochains jours…