Bloqueos ou comment kiffer la Bolivie jusqu'au bout...

Comme vous le savez, nous sommes parties à La Paz avec Eve et Sev pour faire la descente de la mort en vélo (c’était ouf), visiter un peu Coroico, la capitale des Yungas,  et puis faire mes dernières courses… Donc tout s’est bien passé jusqu’à hier soir 17h, date de notre retour à Cocha, je vous rappelle que je prends l’avion jeudi matin…

Eve qui était en avance au terminal de bus m’appelle en me disant qu’il n’y en a pas avant 21h. Bon j’étais un peu vénère, mais qu’à cela ne tienne, tant pis, on aura une courte nuit (il faut 7h de bus pour faire Cocha-La Paz). On bourre toutes nos courses dans nos sacs avec Sev, et go to the terminal. Seulement entre temps, Eve nous avait rappelé pour nous dire que la raison de ce bordel était un bloqueo (à savoir un barrage de gens qui protestent contre des trucs divers et variés et qui consiste à siéger une ville), évènement tant redouté chaque fois que je prends l’avion… On décide de faire un setting au terminal, histoire de pouvoir éventuellement chopper quand même un bus. On arrive, on achète un ticket pour 9h, et le mec nous dit qu’on sera remboursées au cas ou le bus ne peut pas partir. On va boire un coup pendant les trois heures qu’il nous reste, et puis on revient au terminal…

Et là… C’est le drame… Un bordel dans le terminal… Un million de gens assis partout en train de regarder les infos pour voir quand le bloqueo va se débloquer… Très peu confiantes, on va voir l’agence ou on a acheté les tickets, le mec avait fermé la vitre « non, non personne ne part ce soir… » « et demain ? » « C’est pire… » Génial… Je toque pour qu’il nous rembourse et il me balance que c’est pas la bonne agence… Je repars, trouve la bonne agence, et là le gars me dit «on va partir à 9 pile ». J’hallucinais, je lui demande comment c’est possible si personne part, il me répond qu’ils vont forcer le bloqueo en passant par une route détournée… Bon…

Je vais acheter les trois tickets de droit de terminal (c’est un truc qu’on paye chaque fois qu’on prend le bus, une sorte de taxe d’utilisation du terminal…), et là la nana me dit que personne part, et que donc ils vendent pas de tickets… Je retourne à l’agence où on me dit qu’il faut passer par derrière pour rejoindre le bus. On arrive au bus, un bordel… Trop de gens qui avait eu vent de l’info qui essayaient de faire le forcing auprès du chauffeur pour réussir à partir… à 8h45 on était dans le bus, à 9h on décolle… Et on se regare dans une rangée (un carril, je sais pas trop comment traduire…), dans la minute qui suit. Et là, trop fou, le chauffeur nous dit qu’il faut qu’on se cache pour sortir du terminal puisque le service policier du transito (le service routier j’imagine en français), n’a pas donné son autorisation. Tout le monde s’applatit sur son siège, on ferme les rideaux… Avec les filles on rêvait lol… Finalement ça marche toujours pas, donc le chauffeur nous dit de descendre, et de marcher 500 mètre en dehors du terminal, sous un pont, et d’attendre le bus qui nous rejoindra. Allez hop, nous voilà parties, on finit par taper un sprint puisque le bus s’arrête beaucoup plus  loin que prévu.

Puis montée vers l’Alto pour sortir de La Paz, c'est-à-dire, là où ya les bloqueos… On n’en menait pas large… On arrive dans l’Alto, et une nuée de gens se rue sur le bus pour essayer de monter dedans, donc le couloir se remplit de gens debout, certains sont même montés dans la soute du bus, je vous explique pas le bordel… ni à quel point ils ont ramassé, parce que les sièges des bus boliviens c’est déjà pas folichon, mais alors les soutes avec cette température glaciale… On repart, et on prend un chemin détourné pendant une bonne heure, donc piste en tôle ondulée, et au moment de rejoindre la route, on rejoint aussi un bloqueo… Je vous avoue que j’avais une authentique trouille, parce que les bloqueurs y vont pas de main morte avec les caisses qui s’aventurent près du barrage en général… Finalement après une queue qui nous a paru une éternité, on fini par passer au compte goutte, et nous voilà parties… Arrivée à Cocha, 5h25 du mat, merci petit Jésus, jusqu’à maintenant, je devrais pouvoir prendre mon avion sans problème…

Comments

[Will Turbine]

un carril c'est une voie de bus sur la route