Temps
Je me permets ici de compléter mon billet "Droite, gauche, révolution et nous", avec un article que m'a très gentiment indiqué mon ami Crevette, et qui met de nouveaux mots sur ce sentiment confus et diffus que j'ai bien du mal à exprimer et à définir, tout en étant certaine de le partager avec énormément de gens. Cet article parle de l'accélération du temps, du présent, et je suis persuadée que tout le monde se reconnaîtra dans certaines des anecdotes décrites (le coup de bourre de la rentrée genre lol). D'autre part, ce texte m'a marquée parce que je viens de passer plus d'un an seule (je veux dire, vraiment seule, avec très peu de gens à voir), et sans activités quotidiennes obligatoires, sans horaires, sans semaine, vacances, week end. Ma vie à Paris se résumait à mon appart, mon chat et mes cigarettes. Et énormément plus de choses forcément, mais inside. Et c'était dur du coup, de rencontrer des gens, ceux qui faisaient partie de la vie agitée, remplie, pressée, socialisée. Toutes mes journées se ressemblaient peu ou prou et un week end en dehors de Paris prenait des allures de déménagement. Mon rythme de vie était extrêmement lent, mes activités concrètes extrêmement réduites, ma vie sociale très limitée. Et je ne dis pas que ça a été facile tous les jours, mais finalement, avec le recul, je réalise à quel point j'avais besoin d'avoir un immense break du genre. C'était presque caricatural, je passais ma vie à écrire, à lire, à fumer et m'informer. Je travaillais de temps en temps. Mais au fond, je pensais énormément. Vous allez me dire que je n'ai pas besoin de cesser toute activité pour penser et vous aurez raison, mais je veux dire par là, penser efficacement. Donner du temps au corps, au cerveau pour comprendre, pour grandir, pour intégrer les idées, les sentiments, les faits. Et moi même au fond, savoir qui je suis, ce que je veux. Jamais eu le temps de construire une ligne droite dans ma tête, juste celui de tourner en rond parce que pression des exam, du futur, des projets, des gens à voir, des trucs à faire. Comme tout le monde. Sûrement. Moi, à un moment, mon cerveau a explosé. Parce que comme je le disais il y a plus de trois ans ici même, je suis trop. Et quand on est trop dans un monde qui est également trop, c'est ingérable. Je vais bien, je suis enfin en accord avec moi même (presque toujours lol), et je suis enfin quelque part où je n'ai pas envie ou besoin d'être ailleurs. Même si la Roumanie est un chouette pays, je crois pas qu'elle ait une quelconque responsabilité dans l'histoire. Je crois que c'est juste moi. Mieux vaut tard que jamais :)